Du 8 janvier au 4 février 2018 – Taïwan : Taipei – Tainan – Fo Guang Shan (Kaoshiung) – Alishan – Sun Moon Lake – Taipei (Dream Community)
Taïwan : Un concentré d’Asie
En ce lundi 8 janvier, nous prenions notre premier avion après 7 mois de voyage. Disons le honnêtement, ce trajet fait parti des plus ennuyeux que nous ayons fait. Les aéroports ont sensiblement tous la même architecture, les étapes des douanes se déroulent toujours pareil et vous ne faites pas vraiment de rencontres. Tout cela est un peu triste. Si nous devions tout faire en avion, nous n’aimerions pas notre voyage. Surtout qu’après avoir été secoué pendant quatre heures dans l’avion, nous arrivons sous la pluie à Taïwan. Après avoir avalé quelques nouilles instantanées nous voilà dans le bus pour la capitale.
Il y a des pays que nous attendons avec enthousiasme et espérances, et d’autres qui nous sont totalement méconnus. Taïwan était pour nous une énigme. Quelques voyageurs nous en avait parlé pour nous en dire des choses complètement opposées. Notre arrivée à Taipei, la capitale, ne pouvait pas être plus typique : il pleut d’immenses trombes d’eau. Chaque goutte paraît un sceau d’eau. Nous traversons les rues sous les gouttières débordantes, les lanternes rouges nous éclairent et les marmites des petites échoppes fument. Les parapluies de toutes les couleurs sont de sortis. Tout de suite, cette atmosphère nous plonge dans un film. Même si celui-ci se déroule à Hong Kong dans les années 60, nous avons une impression d’être dans l’univers de In the mood for love de Wong Kar-wai. Après avoir posé nos sacs à dos dans une auberge du centre ville, nous mangeons notre premier repas dans un petit restaurant. Nous n’avons que l’embarras du choix il y en a plein dans toutes les rues. Nous nous arrêtons au hasard, bonne pioche : c’est délicieux et pas très cher (sorte de soupe de nouilles et champignons). Taïwan a des airs de ville chinoise mais aussi de Bangkok et du Japon pour les transports. Aujourd’hui, l’île de Taïwan est plus ou moins indépendante, tout dépend depuis quel pays on se situe. Les taïwanais se considèrent comme indépendants mais la Chine ne l’a jamais officiellement reconnu. L’île a longtemps été chinoise mais aussi japonaise. Avant ces occupations les autochtones qui y habitaient étaient plutôt proches des populations polynésiennes. Cela permet de comprendre son mélange de culture et de société. Notre première nuit à l’auberge est sonore, mise en ambiance par les ronflements bruyants et amplifiés par les cloisons entourant les lits, de notre voisin de dortoir. De plus, les chambres sont très humides ce qui fait que nous sommes trempés de sueur quand nous dormons. Pas l’idéal. Nous passons deux journées dans la capitale avant de partir à la découverte du reste de l’île. Nous avons à peine deux semaines car nous sommes attendus le dimanche 21 janvier à Taipei par la Dream Community. Là bas nous ferons un « workaway » de deux semaines. Le principe du workaway est d’être hébergé et nourri en échange de quelques heures de travail par jour. Cela peut se faire dans un restaurant, un hôtel, une ferme ou toutes sortes d’endroits. Nous avons eu de la chance de découvrir la Dream Community qui est une grande résidence d’artistes et qu’ils veuillent bien de nous. En attendant, nous découvrons la capitale, bien souvent en mettant à l’épreuve nos vêtements de pluie. Son marché de nuit animé où vous pouvez manger pleins de choses très diverses. Les taïwanais sont des grands curieux culinaires, ils aiment découvrir et expérimenter dans ce domaine. Son marché avec des fruits et légumes de toutes sortes. Nous y découvrons des formes et des couleurs de végétaux que nous ne connaissons pas. Nous avons même droit à une danse des robots d’un jeune vendeur. L’ambiance est conviviale et chaleureuse malgré la pluie persistante. Ses dernières nous oblige à slalomer entre les parapluies. La majorité des personnes arborent des capes de pluie intégrales, nous croirions à un spectacle de tenues plastiques polychromes et polymorphes. A pied ou en scooters. En tout cela signale bien que la pluie ici n’est pas exceptionnelle.
Taipei est une ville très variée. Très facilement nous passons d’un univers à l’autre. Des rues aux bâtiments fatigués, avec à leurs pieds les garages faisant offices de boutiques en tout genre. Ou tout simplement de garage mécanique (étant donné le grand nombre de scooters), dans lesquels est toujours présent un autel spirituel. Puis ce sont les quartiers très modernes avec des grattes ciels de toutes formes. Comme la construction d’un bâtiment en forme de l’ADN, ou encore la célèbre et très belle tour 101 qui s’élève tel un phare des temps modernes. La pluie donne une tonalité très forte à la ville. Nous nous sentons dans un autre monde, loin de tout ce qui nous est familier. Très certainement les plus surprenants sont les temples, avec leurs imposantes toitures en pentes et leurs sculptures de dragons hérissés. Tous ont sensiblement les mêmes formes de dragons verts, très expressives (presque baroque pourrions nous dire), et chaque fois cela recrée son effet sur nous. L’architecture de Taipei est riche, mais nous ne ressentons pas trop les différences d’ambiances. Tout se mélange harmonieusement d’autant que les taïwanais sont remarquables par leur très bon anglais et surtout leur extrême gentillesse. Toujours à bien vouloir nous aider, avec de grands sourires.
Pour Aurélien, il est temps de vivre aussi une nouvelle aventure : le coiffeur ! Après plus d’une année, ses cheveux ont poussé et cela devient : n’importe quoi ;S Autant au Japon, les prix des coiffeurs étaient proches de 40 euros, ici, pour 100 dollars taïwanais (2,80 euros) vous avez une coupe de cheveux. Barbara avait choisi de se couper elle même les cheveux à Tokyo. Bien que ça ne soit pas toujours très droit, c’est plus facile sur des cheveux très long de se faire une coupe soi même. Alors c’est parti pour le débroussaillage capillaire d’Aurélien ! Vous mettez votre billet de 100 dollars taïwanais dans la machine, elle vous donne un ticket et vous attendez votre tour. Le coiffeur, très gentil bien qu’un peu stressé de couper les cheveux à un français fait des merveilles. De manière étonnante, il commence sans laver les cheveux (le lavage intervenant à la fin). Quinze minutes plus tard Aurélien a des airs d’Antonio Banderas. Bon, tout n’est pas coupé de manière uniforme et égale, mais cela fera l’affaire. Nous immortalisons le moment avec le jeune coiffeur content de son œuvre.
Jeudi 11 janvier, nous prenons le bus pour Tainan, grande ville plus au sud sur la côte ouest. Ici, les transports en commun sont très confortables et très faciles à utiliser. Il y a le métro à Taipei, des trains locaux qui desservent les petites villes, des bus et même le TGV (plus proche du Shinkansen japonais). Les grandes routes sont en hauteur comme en Corée ou au Japon. Nous voyons à travers les fenêtres du bus des très grandes villes mélangées avec une nature luxuriante ou des champs d’agriculture. Le taux d’humidité étant toujours élevé, tout pousse très vite. Cela donne un pays pour le moins étonnant. D’une certaine façon, quelquefois il y a cette impression d’assister dans un même paysage à un avant et un après. Les champs remplacés par la ville. Ou la Nature qui est à l’assaut de l’espace urbain. Et puis être en hauteur sur l’autoroute suspendue renforce cet effet d’observation. Des paysages si différents de ce que nous connaissons avec les multiples hautes constructions des villes. En arrivant à Tainan, le bus s’arrêtant plusieurs fois, une passagère nous indique quand descendre. Les taïwanais ont la gentillesse comme point commun, partout où nous allons nous rencontrons leur bienveillance. Et souvent avec le sourire, le sourire c’est toujours un cadeau de l’instant.
Avec le soleil tombant nous marchons à travers la ville pour aller à l’hôtel. Nous traversons plusieurs petites rues étroites et serpentantes. Bien souvent ici aussi les garages servent de boutiques, mais le plus spectaculaire sont les nombreux temples. Presque toutes les deux-trois rues, un s’élève devant nous pour notre plus grand plaisir. Nous ne nous lassons pas de leurs couleurs rouges surmontées de sculptures aux couleurs vives et dessins ciselés. A l’intérieur, il y a souvent une sculpture sombre et de très nombreuses dorures. De l’encens enfume toujours la pièce devant laquelle se trouve à chaque fois soit un groupe de femmes soit un groupe d’hommes. Entre chaque temple, nous essayons de déceler les différences, mais c’est très compliqué et notre manque de connaissance en la matière n’aide pas. Alors que nous marchons sur le bord de la route (en raison de l’absence de trottoirs), nous constatons que l’expression « à tous les coins de rues » n’a jamais aussi bien était illustré. Il y a des points de restauration partout et chaque angle de rue en est un ! Entre eux, les scooters sont la deuxième espèce qui peuple le plus l’île ! Il n’est pas rare de voir les taïwanais à 3-4 (nous avons vu 6 une fois), avec un chien ou l’enfant qui tient le guidon. Parfois, c’est plutôt chaotique car les scooters sont garés sur les trottoirs (quand il y en a), ce qui nous oblige à marcher sur la route et donc de nous faire klaxonner par ceux qui roulent. C’est à dire par centaines. Enfin, nous sommes ravis de constater pour la première fois du voyage et dans un pays qu’il ne semble pas y avoir de différence entre hommes et femmes au travail. Que ce soit de la mécanique, du travail de la sécurité, de la couture, de la restauration… les deux sexes travaillent dans tous les métiers et à tous les niveaux hiérarchiques. Taïwan est décidément très surprenante !
Comme nous sommes bien fatigués des mauvaises nuits ponctuées des ronflements dans les dortoirs alors nous prenons une chambre double afin de nous reposer un peu. L’hôtel et la chambre ressemble à un vieil hôtel miteux d’un film des années 80 (excepté l’écran plat…). Moquette marronâtre partout même dans le couloir. Nous pourrions presque sentir l’odeur de cigarette du temps où c’était autorisé de fumer en intérieur. C’est calme et plutôt propre alors cela nous va. Le petit déjeuner est un buffet de nourriture asiatique. Riz et nouilles sautées dès le matin font notre festin. Les journées se décomposent ainsi, nous écrivons les articles pour notre blog, regardons pour la suite du voyage, puis sortons nous aérer. Le premier jour, nous flânons dans les rues à nous imprégner de la douce atmosphère de la ville. Les taïwanais ont cette gaîté communicative, croiser un regard d’un artisan et c’est souvent un sourire. Nous nous arrêtons à un « coin de rue » manger, c’est très bon. C’est même un bonheur gustatif d’être Taïwan car nous retrouvons la saveur des légumes (après les nombreux pots de nouilles instantanées au Japon…). C’est génial de les regarder cuisiner nos soupes. Plus loin, nous croisons une carriole vendant les beignets fourrés à la pâte d’ haricot rouge dont nous sommes friands depuis la Corée du sud (ils étaient en forme de poisson). Notre ballade nous mène à des marais qui contrastent avec les hautes tours de la ville attenante, et le quartier riche que nous venons de traverser. La ville est traversée par un cour d’eau qui est agréable à longer. Le soir, nous dégustons pour la première fois une pitaya achetée à un marché local. C’est succulent !
Le deuxième jour, nous sommes surpris du monde dans la rue. Normal nous sommes samedi ! Avec le voyage, nous perdons parfois le repère des jours… Nous visitons le Fort Zeelandia, vestige de la brève occupation de l’île par les Pays-Bas aux temps des colonies. Un des rares bâtiment historique de la ville. Un peu plus loin, il y a aussi une école de Confucius dans un quartier fait de jolies rues piétonnes. Nous nous confondons à la foule. Le Musée d’Art en construction sera gigantesque si nous nous fions à la taille des travaux. La plupart des immeubles sont gris avec des grilles aux fenêtres ce qui donne des allures un peu tristes mais il y a pleins de plantes vertes pour égailler, des lanternes suspendues dans les rues et les enseignes lumineuses de plusieurs couleurs. Au détour des petites rues, nous tombons sur des temples aux décorations aux mille couleurs et figures. Définitivement, Taïwan est pleine de contrastes.
Au quatrième jour, nous repartons vers le sud. Nous prenons le train en direction de Kaoshiung (dont la gare ressemble plus à un aéroport), puis un bus pour aller visiter le monastère Fo Guang Shan (qui signifie « Montagne de la lumière de Bouddha »). Sur la consigne d’un moine, nous laissons nos sacs à l’accueil. C’est un endroit qui nous fascine et nous rebute à la fois. Le monastère est immense telle une petite ville, au point d’être un des plus grands ordres monastique du monde. Il a été fondé en 1967 par le maître Hsing-Yun (toujours en vie au moment de notre visite). Le Monastère se compose de deux parties principales : une dédiée à l’enseignement (nous commencerons par celle-là), l’autre à la vie de Bouddha. Il y a pleins de bâtiments différents et des bouddhas par milliers. C’est notamment un sentiment contrasté d’observer les successions à répétitions de statues identiques de Bouddha dorés. Pour les bâtiments, les couleurs sont très criardes et les statues en plâtre, un peu effritées, nous donne une impression de toc plus que de grandeur. Mais il y a de bonnes surprises, comme dans le premier bâtiment qui abrite une statue de Bouddha blanc allongé sur un dragon turquoise. Nous rentrons notamment dans le grand le temple principal où se trouve trois immenses statues (Bouddha entouré de deux autres divinités). Autour, la salle est rectangulaire avec des hauts murs marron sombre qui abrite 7200 statuettes dorées de Bouddha dans des alcôves : c’est grandiose ! Les milliers de petits bouddhas méditent les yeux mi-clos dans la demi-obscurité. De même, deux « mini-pagodes » sont décorées de médaillons à l’effigie de la divinité. Nous nous sommes déchaussés à l’entrée et marchons à pas de velours pour ne pas les déranger. Dans nos corps, c’est la confusion des sentiments entre autant de visages (les photos étaient interdites, à vous de travailler votre imagination ;D).
Un peu plus loin, nous nous perdons un peu tellement le complexe est grand. Les moines, femmes et hommes aux cheveux rasés, travaillent dans les jardins et les bâtiments. Nous continuons notre promenade pour basculer dans l’autre partie. Nous sommes un peu refroidis par la présence de sculptures de Pokemons et d’un café Starbuck, mais bon… Après le passage des boutiques souvenir (le lieu est gratuit et est financé grâce à cela et aux dons, dont une urne est présente dans chaque bâtiment), nous débouchons sur l’immense allée bordée de pagodes qui laisse à découvert la vue de la colossale sculpture du Bouddha assis. Au fur et à mesure que nous avançons, le géant doré disparaît (à cause de la perspective) derrière la terrasse. Avant de grimper pour le voir de plus près, nous faisons le musée sur la vie de Bouddha et apprenons énormément de choses à son sujet. Dans la foulée nous découvrons une magnifique salle de bois sculptés avec un très grand bouddha allongé en Jade, c’est superbe (photos là aussi sont interdites). Ensuite, nous allons sur la terrasse, dont à chaque coin s’élève des tours de prières sculptées de divinités. Grâce au musée, nous pouvons dire que la position de la main droite de la statue assise est un lotus mudra (signe d’accueil et d’échange). En repartant, nous mangeons des petits gâteaux comme des gaufres fourrées de différentes choses : purée de pommes de terre, haricots rouges, chocolat. Le tout accompagné d’un thé. Un vrai régal. Nous nous sommes assis au soleil, il ne nous en faut pas plus pour être heureux. Nous prenons ensuite un bus puis un train et nous dormons à la ville de Chiayi. Une ville à l’ambiance particulière, mais que son marché local égaye. Quelques très légers tremblements de terre, comme partout sur l’île, accompagnent notre sommeil. Le lendemain, nous allons à la gare pour aller à Alishan. Parc national situé au cœur de l’île. Hélas le seul train qui y va est déjà parti. Nous faisons donc la route en mini-bus. Les taïwanais qui nous accompagnent sont heureux (sûrement en vacances) et les dames font la causette entre elles pendant TOUT le trajet. Les messieurs se contentent d’un bon roupillon. Les paysages sont magnifiques, une forêt dense et épanouie. En plus, chose rare, le chauffeur conduit bien, ce qui nous laisse d’autant plus le plaisir de la vue. Nous arrivons en tout début d’après-midi. Nous nous informons à l’office du tourisme où nous pouvons dormir pour peu cher. Le jeune homme nous indique l’hôtel le moins cher mais nous le déconseille. Nous tentons quand même notre chance. Après une petite ristourne nous avons une chambre pour 31 euros qui est sûrement une des chambres la plus miteuse que nous ayons eu du voyage (les autres prix des hôtels commençaient à 50euros… le parc est très touristique).
Nos sacs posés nous mangeons à l’épicerie du coin avant d’aller faire une randonnée sur une ancienne ligne de chemin de fer qui servait à acheminer le bois. Aujourd’hui inutilisée, elle fut construite par les japonais pendant leur occupation de l’île, elle offre désormais une magnifique promenade au milieu de très grands arbres. Cette marche nous conduit à un lieu particulier car on y trouve un arbre vieux de 2700 ans ! Majestueux, il se dresse encore au milieu de ses semblables. Nous nous promenons ensuite dans le reste du parc où des arbres d’environs 700 ans sont présents par centaines. Il y en a même qui ont poussé les uns au dessus des autres. Le chemin aménagé en pierre se confond à merveille avec la nature grandiose qui nous environne. La végétation est d’un vert éclatant qui nous ravit sans cesse, la promenade est un plaisir pour qui aime la nature. L’autre beauté d’Alishan, cette impression d’être à la limite entre les montagnes et les nuages. Ces derniers sont nombreux à venir se laisser glisser doucement sur les flancs des falaises nous environnant. Nous nous arrêtons à un joli point de vue afin de voir le coucher du soleil sur les montagnes. Nous avons l’impression d’être sous des vagues océanes de nuages avec en toile de fond les teintes chaudes du soleil imperceptible.
Le soir nous mangeons des nouilles instantanées dans notre chambre. Les restaurants étant trop chers pour notre budget. Nous nous couchons tôt. Heureusement que nous avons nos duvets car il fait un froid glacial et la couette ne suffit pas. Nous nous levons à 5h du matin pour prendre le vieux train qui serpente dans la nuit afin de voir le lever du soleil. Moment prisé par tous les touristes, nous ne sommes pas seuls. Ce moment a la particularité de s’accompagner quelquefois d’une mer de nuages qui s’avance dans la vallée. Le lever de soleil est très beau au dessus des montagnes mais l’aube était encore plus belle avec ses teintes mélangées. Pas de mer de nuage, mais nous sommes ravis car nous voyons la vallée s’étendre au loin. Les couleurs sont belles en cet instant. Quelques géants gazeux blancs enveloppent des pics rocheux. Le paysage est superbe et nous comble. Les premiers européens arrivés sur l’île furent les portugais, ils donnèrent à l’île le nom de Formosa (Belle). Nous comprenons pourquoi. Nous descendons à pieds par un petit sentier au milieu de la vieille forêt. A cette heure, l’humidité est encore en suspension entre les arbres, la nature se réveille doucement et mystérieusement. Quelques raies de lumières traversent l’ombre vaporeuse du lieu. Nous rentrons dormir 1h avant de prendre nos sacs et d’aller à la gare routière. Par chance, il y a un bus direct pour aller au « Sun Moon lake », notre prochaine étape. En attendant, nous mangeons au soleil dehors avec une vue sur les montagnes, et les nuages qui remontent comme des fumées de cheminée.
Le trajet pour aller au lac est une route de montagne escarpée et magnifique. Nombreuses sont les forêts de palmiers. Nous voyons de grandes vallées verdoyantes. Trois heures de bonheur pour les yeux qui renforcent notre goût pour les transports terrestres. Arrivés à la petite ville principale qui se situe au bord du lac, nous nous mettons en quête d’un hébergement. Nous marchons jusqu’à une petite « gesthouse » recommandée. Le prix nous va, la chambre est très bien. Nous décidons d’y passer deux nuits. A Taïwan, nous ne négocions même pas le prix des hôtels (ou peu) car avant même que nous disions quelque chose, on nous propose une réduction. Nous pensons que c’est en raison de la basse saison. En plus, le petit déjeuner est compris (à aller prendre dans un café dans le centre) et le prix pour les tickets de bateaux sont très avantageux. Bien fatigués nous faisons une longue sieste avant d’aller manger. Nous nous baladons jusqu’au bords du lac, ici, l’architecture est loin de se fondre dans le paysage. Immenses complexes hôteliers un peu partout cherchant à être plus haut que l’autre. Du béton gris pousse partout en dénaturant la beauté première du lac. Au bord de celui-ci, nous devinons les étages d’une pagode qui se dessine en ombre sur la pente de la montagne. La nuit elle est illuminée. Nous nous arrêtons dans un petit restaurant manger quelques pâtes où Aurélien voit une surprise sur le menu. Dessiné sur la carte, une Super Bock (bière portugaise). Voilà un breuvage inattendu ! Malgré tout, nous rentrons bien fatigué (nous nous sommes levés à 5h et avons fait quelques kilomètres de randonnée en plus du bus).
Le lendemain matin, à la fenêtre nous sommes surpris de découvrir des singes revenant de leurs chasses citadines ! Un mâle particulièrement gros, mange son festin composé de fruits dans un arbre en face de nous. De notre côté, nous en profitons pour faire une lessive afin d’être propres pour notre workaway. De plus il fait un grand soleil, le linge va sécher rapidement. Ensuite, nous prenons le bateau rose kitsch pour traverser le lac. Puis nous grimpons jusqu’à la pagode tout en haut de la montagne. Nous sommes bien tranquilles car tous les taïwanais sont restés en bas pour les photos. Nous arrivons à la pagode après une belle ballade en montée. Il fait très humide et le soleil s’est caché derrière les nuages. Il faut encore un effort pour arriver en haut de la pagode : la vue est impressionnante (Aurélien s’est arrêté à mi-chemin à cause du vertige). Le lac scintille entouré des collines. En bas, nous en profitons pour dessiner la pagode. Mais l’heure tourne et les horaires de bateaux sont fixes. Nous descendons au pas de course attraper le prochain. Nous courons jusqu’au quai et sautons dans le bateau qui nous emmène au village situé de l’autre coté du lac, connu pour ses nombreux points de restaurations.
Nous profitons des nombreuses échoppes pour manger. Un peu plus loin, une dame vend des barres de riz soufflés aux sucres roux un vrai régal. Commerçante, elle en fait goûter aux passants, accompagné d’un grand sourire. Sa technique fonctionne bien, c’est délicieux ! Nous lui en achetons et allons les manger assis au bord de l’eau. Assis sur les marches du quai, nous contemplons le lac qui a changé de couleur en cette fin de journée. Nous reprenons le bateau pour retraverser le lac et nous rentrons bien fatigués.
Le vendredi 19 février nous revoilà à Taipei. Après un petit déjeuner nous avons repris le bus pour la capitale. Arrivés dans le quartier de la gare (qui est immense) nous cherchons une auberge de jeunesse. Oulala, les prix sont assez élevés et nous ne sommes pas d’accord sur l’endroit où dormir. Nous finissons par en trouver une qui nous convient à tous les 2. Une auberge de jeunesse propre et dans nos prix. Le soir nous allons manger vers le « night market ». Attraction populaire en Asie, ce sont les marchés de nuit qui sont majoritairement de nombreux stands de nourriture. Mais ici comme ailleurs, il y a trop de monde et la nourriture ni est pas forcément bonne. Après un moment, nous finissons dans un restaurant … à sushis. Pas très local mais nous n’avons rien trouvé d’autre qui nous disait. Le samedi nous en profitons pour nous mettre à jour du voyage, puis Aurélien choisi d’aller visiter le Musée National de Taipei et Barbara de se reposer avant nos deux semaines de workaway. La visite propose de très beaux objets de différents artisanats. C’est une très belle visite avec des objets d’une grande finesse et variété. Mais les deux choses qui auront le plus étonnés Aurélien, seront que d’une part Taïwan semble considérer être les premiers terriens à avoir crée des objets d’arts (si on se réfère à leurs frises chronologiques) ; d’autre part que le chef d’œuvre du musée, la « Joconde » locale, est … un choux chinois en jade (ah les taïwanais et la nourriture…). Dans la continuité, il part photographier la ville. Un épais brouillard fuyant cache par intermittence les sommets des tours. Sur la colline de l’éléphant (dont l’ascension se fait dans un escalier baigné d’humidité), la ville prend une dimension de cité moderne inquiétante.
Dimanche 21 février, nous prenons le train puis le bus afin de rejoindre la Dream Community où Natha nous attend pour 11h. Une fois arrivés dans la rue, nous admirons les peintures sous les balcons des immeubles et les sculptures qui sont devant. Le mot « incroyable » ne cesse de sortir de nos bouches. Nous cherchons un peu quelqu’un pour nous renseigner où nous devons nous présenter. Nous tombons sur Paul, quinquagénaire à l’allure d’un vieux chat. Très heureux de nous emmener au 8ème étage « l’étage français » dont Natha s’occupe. Nous croisons celui-ci en arrivant. Natha a environ 25 ans, il est réunionnais. Il nous accueille et s’occupe des personnes en workaway. Il nous fait une présentation du lieu, la visite sera pour l’après midi car ici on mange à 12h et 18h.
Pour vous introduire un peu ce lieu atypique, voici son histoire. Son créateur : Gordon, a voyagé dans pas mal de pays et a participé à différentes formes de parades, carnavals et festivals. En rentrant à Taïwan, il a décidé de créer la Dream Community : lieu d’accueil et de création pour les artistes du monde entier. Ses parents étaient agriculteurs et propriétaires terriens. A une époque où Taipei s’agrandissait rapidement, ils ont vendu une partie de leurs terres et fait construire des immeubles. Gordon a réservé 2 bâtiments sur 5 à la Dream Community. Un bâtiment sert de logement aux artistes accueillis et l’autre de lieu de création où ont été commencé des « musées » par nationalité des résidents : France, Inde, Japon, Brésil… Il y a aussi un grand hall où se trouvent certains chars de parades, un théâtre, une salle de danse, des bureaux et des espaces communs. Le tout décoré par les artistes venus ici durant les 10 dernières années. La communauté propose aux habitants des parades tous les dimanches, des ateliers, des spectacles. Cela donne un lieu de vie, d’échange et de lien fort dans le quartier. Les artistes accueillis sont logés, nourris et rémunérés pour leur travail en échange de contribuer à faire grandir le lieu artistiquement (peintures, fresques, sculptures, chars, spectacles…). A midi, nous rencontrons la plupart des personnes qui travaillent ici. Jerry s’occupe de la gestion du lieu. Ho-chin fait l’animation et les travaux. Jessie, Jane et An-go qui travaillent dans les bureaux. Bujur, Budja, Wayat et Putu sont 4 artistes indonésiens qui savent tout faire et avec grande ingéniosité! Akash et sa sœur viennent d’Inde. Paul que nous avions rencontré en premier s’occupe de la technique. Il y a aussi un japonais de passage et Jerry (un homme formidable au grand cœur) qui sont jardiniers. La femme qui cuisine tous les jours est vietnamienne ce qui nous donne un avant goût de ce que nos papilles découvrirons le mois prochain. En attendant notre palais est au paradis culinaire. Natha nous fait les présentations, après manger nous découvrons avec lui les différents lieux rythmés de nos répétitifs « C’est incroyable ! ».
A 15h, tout le monde se réunit pour une petite répétition de percussions improvisées. Aujourd’hui pas de parade mais un petit show de musique et un jeu indigène taïwanais (les premiers habitants de l’île avant les multiples colonisations) avec des bambous. Au début, un peu intimidés (surtout qu’Ho-chin nous présente en grande pompe en nous donnant le micro pour un petit discours), nous découvrons que c’est surtout un beau prétexte pour rassembler les gens du quartier : barbecue, bières et rigolades. Le jeu de bambous est une danse traditionnelle taïwanaise. Toutes les personnes âgées qui sont présentes la connaissent et sont les meilleures de la discipline. Le principe est de passer son pied et ressortir ses pieds entre les bambous, qui s’ouvrent et se referment au rythme d’une musique. Là où ça se complique, c’est que nous sommes plusieurs en même temps. Toutes les générations s’amusent gaiement, un groupe de percussion vient ajouter du piment sonore. Nous dansons comme des petits fous en pleine rue, l’instant est humainement très beau. La magie de la Dream Community opère immédiatement pour nous. Le soir, nous nous installons dans notre grande chambre. Le bâtiment où nous sommes logés sont des appartements inoccupés qui sont très grands. Tous ont des sculptures ou des œuvres d’artistes passés. A terme ils seront mis en location avec ceux-là. Il y a quelques meubles mais les pièces sont immenses ce qui donne l’impression que tout est vide. Pour une fois, nous avons de la place.
Le lundi nous nous mettons au travail. Nous avons à peine deux semaines sur place et on nous propose de faire un spectacle avant de partir. L’idée nous plaît, nous réfléchissons à ce que nous allons proposer. Nous y travaillons toute la journée (la forme, le lieu, le contenu…). Apparemment nous avons carte blanche. Nous passons en revue les différents costumes qui sont par centaines dans la costumerie, la plupart sont des costumes de samba pour les parades. Pas tout à fait notre univers. Le lendemain, Paul et la directrice adjointe de Gordon nous demande de présenter notre spectacle le dimanche suivant (dans 6 jours), et que Natha en fasse parti impérativement. De même, il nous faudra inclure tous les autres aussi et que ce soit dehors… Ah oui ! Ça change tout ! Bon, nous changeons ce que nous avions commencé la veille. Natha nous rejoint l’après midi, nous avançons bien. Nous avons décidé de présenter une petite forme dansée. Natha qui n’a jamais fait ça s’en sort très bien. Nous imaginons la dernière partie avec une danse collective. C’est avec un immense plaisir que nous retrouvons le travail dans une salle de danse, entre improvisations et élaborations de la chorégraphie. Nous retrouvons le goût du travail pour notre plus grand bien (oui le travail nous manque). Nous proposons de faire une répétition le vendredi en fin de journée avec ceux qui souhaitent participer.
Le soir nous mangeons à 18h et ensuite nous sommes libres. Alors souvent nous nous installons dans le hall pour avoir internet. Un soir, le japonais qui aime bien discuter avec nous, descend avec sa guitare. Il tient à nous chanter quelque chose. Il en avait déjà parlé à table. Alors le voici avec sa guitare, son harmonica a nous chanter de la folk américaine dans le hall. Il est très doué ! C’est super ! Nous avons le droit à un petit concert pour nous. Le lendemain c’est l’anniversaire de An-go, notre ami jardinier remet la guitare et l’harmonica autour du cou. Il se lance dans un concert de folk avec un peu plus de public que la veille. Tout le monde reprend en cœur les refrains célèbres. Notamment « Counrty road ». Gordon offre du vin rouge et Ho-Chin des bières. L’équipe nous a vite adoptés et nous nous sentons vraiment bien avec eux. Un peu plus tard, alors que nous nous dirigeons pour le gâteau, Akash et Budja arrose An-go d’un sceau d’eau. Le pauvre est complètement trempé. Au moins il ne pourra pas dire que son anniversaire n’était pas arrosé ! Après qu’il se soit un peu séché. Jane et Jessie lui apporte un gâteau d’anniversaire. Tous en chœur nous chantons un chaleureux « Happy Birthday ». La soirée est magique tant elle se déroule simplement dans la bonne humeur et la simplicité. Akash est poursuivie par Jane, car ce dernier lui a écrasé un morceau de gâteau sur la joue. Plusieurs seront les victimes de l’écraseur de gâteau 🙂
Vendredi, nous avons bouclé notre petit spectacle. Nous préparons la répétition du soir avec minutie car nous n’avons qu’une heure avec tout le monde. Nous faisons le tour des différents lieux afin de motiver les troupes. À 17h, nous n’avons pas tout le monde mais petit à petit ils arrivent. Finalement presque toutes les personnes qui travaillent ici sont venues, même Jerry notre timide ami jardinier (le taïwanais au grand cœur). Nous leur apprenons la partie où ils interviennent pour danser avec nous sur La Foule d’Edith Piaf. A 18h, c’est l’heure de manger, nous avons réussi à tout leur apprendre en 1h. Tout le monde repart avec le sourire. Nous sommes heureux de les avoir fait danser. Heureux d’avoir retrouvé cette énergie collective autour d’un moment de spectacle. Le soir, comme tous les repas à la Dream Community nous nous régalons ! Les plats vietnamiens sont délicieux et pour notre plus grand bonheur : il y a pleins de légumes. Nous refaisons le plein de verdure après des semaines de nouilles instantanées ! Souvent nous discutons en fin de repas avec Jerry le jardinier, qui malgré son âge a appris l’anglais tout seul. Il nous apprend beaucoup de choses via nos questions. Il est très fier que Taïwan soit devenu indépendant, que la liberté d’expression est dorénavant acquise. En fait que les taïwanais soient libres dans leurs vies, que le pays se porte bien et le futur prometteur pour les prochaines générations. La Chine ne reconnaît pas l’indépendance de l’île, elle ne cesse d’exercer une très grosse pression à leur encontre.
Le samedi, nous décidons de prendre un jour off. Nous en profitons pour nous reposer. En plus, il pleut. A Taïwan, l’humidité est partout. Pendant notre séjour à la Dream Comminty rares auront été les jours avec une météo ensoleillée. Nos affaires sont tout le temps humides au grand déplaisir de Barbara. Natha déménage dans le même appartement que nous. Avant, il était logé un peu plus loin. La fidèle amie de Natha est une petite chatte nommée Muchacha. Elle très rigolote, c’est la chouchou de Jessie et Jane. Elle a un petit grelot à son collier, ce qui fait que nous l’entendons tinter dans le silence du grand appartement. Ou lorsque que le soir, souvent après la fin du travail de tous, nous nous retrouvons à l’étage français faire la discussion. C’est le seul qui a une terrasse de café en décor, à croire que le monde entier nous envie ce lieu simple propice à la discussion.
Le dimanche, jour de représentation, nous nous levons avec la pluie… Pas de chance pour notre spectacle. Dans le théâtre à 14h il y a d’abord un spectacle d’artistes indiens qui ont été invités cette semaine. Ensuite, trois dames font un spectacle de théâtre, un conte taïwanais. Puis nous dehors quand les gens sortent. Et encore nous avons dû négocier car à l’origine c’était à la fin de la journée. Nous installons un barnum pour le public. Heureusement notre petite forme est courte, il y a une éclaircie, nous pouvons jouer. Un grand vent, bref, souffle au lancement de la musique. Tout n’est pas parfait, mais l’énergie est là. Nous sommes heureux que chacun se soit amusé.
Le lundi après une grasse matinée, nous pensions aller à Jiufen (village dans les montagnes à une heure de Taipei connu pour ses lanternes). Hélas, il pleut encore et encore. Pas suffisamment pour décourager Aurélien qui décide de quand même y aller. Le village aurait inspiré au réalisateur japonais Myasaki Le voyage de Chihiro. Au début la pluie tend à diminuer. Traverser la partie nord de l’île, c’est se rendre compte des nombreux cours d’eaux qui parcourent l’île. En arrivant Jiuffen, il y a une brève accalmie. Et puis c’est des cascades d’eau qui descendent du ciel. Aurélien s’engouffre dans une vieille rue de la ville, entre les ponchos humides et les parapluies de la foule. La vieille rue est certainement belle, mais à ce moment de la journée, c’est une étroite marée d’humanoïdes plastiques ambulants qui la peuplent, avec de part et d’autre des boutiques souvenirs. Rien de glamour. Pour prendre les photos, Aurélien a attaché à sa main une cape de pluie artisanale autour de son appareil. Sorti de la vieille rue, il cherche désespérément les lanternes. Il grimpe les rues qui sont des pentes d’eau. Pendant une trentaine de minutes il avance dans des rues désertes, passe à travers des tunnels de pierres, sans jamais trouver les lanternes. Même la vue sur la ville n’est pas colorée de loupiotes. Au moins gagne-t-il la vue sur le temple qui semble immense sur le versant opposé. Il est plus que trempé. C’est comme s’il avait pris un bain habillé, les limites du gore-tex ont été atteintes. Pire dans le bus de retour, qui tarde à arriver alors que le vent froid s’est joint à la partie des éléments, le chauffeur allume la soufflerie froide. A son retour il n’y aurait plus qu’à le passer au sèche linge, ses papiers d’identités y compris (documents bien fabriqués car secs ils sont à peu près redevenus normaux). Heureusement Barbara avait anticipé un très bon repas chaud;D
Il nous reste trois jours à la Dream Community car vendredi 4 février, nous prenons l’avion pour Hanoi au Vietnam. Ici, pas de regrets de recherche de bateau. Il n’y a pas de liaisons maritimes. Il y en a une avec la Chine mais nous n’avons toujours pas notre visa chinois. Les parents de Barbara nous rejoindront le 13 février à Hanoi, ce qui nous laissera une semaine pour essayer de l’obtenir au Vietnam. En attendant, nous profitons de ces trois jours pour aider Natha à l’étage français. Dans une des pièces il s’est inspiré de Notre-Dame de Paris et fait une reproduction en volume de la cathédrale. Barbara peint de chaque coté des rues de la capitale inspirées des images du vieux Paris et une scène de danse digne d’un livre sur le moyen-âge. Pendant ce même temps, Aurélien fait le tour des personnes qui travaillent ici afin de préparer un article dédié à la Dream Community sur notre blog (à venir). Nous accueillions aussi Verena. Jeune allemande de notre âge, Elle vient deux mois en workaway. Elle peint divinement et on rigole bien avec elle. Nous retrouvons cet amour-vache entre voisins européens pour notre plus grande camaraderie.
Le mercredi matin, c’est mission crêpes ! On ne se souvient plus qui a lancé l’idée mais il faut que nous fassions des crêpes pour le midi. Natha s’occupe des achats, nous faisons la pâte. Et c’est parti pour 50 crêpes. Nous faisons des heureux, elles sont toutes mangées en un rien de temps. Paul nous raconte comment sa maman lui en préparait, lui petit les mangeait avec de la banane (il n’en avait pas mangé depuis). Les taïwanais n’ayant pas l’habitude, ils mélangent dessus du chocolat, confiture et beurre de cacahuètes. Quand d’autres les mangent avec les haricots rouges du repas. Chacun son style;D Les dames qui faisaient le spectacle de théâtre le dimanche sont ici, elles nous demandent la recette. Le lendemain, c’est noël ! Enfin en décalé, car nous recevons le colis du papa d’Aurélien, remplis de chocolats, vins et champagne. Avec ces sucreries nous allons faire des réserves. Nous trinquons à ceux que nous aimons, merci Papa Sam ! Le jeudi soir, nous faisons un pot de départ. Les « anciens » sont ravis car cela fait longtemps qu’il y en a pas eu. A l’étage français, nous faisons goûter à nos amis du blanc et du rouge du pays reçus du papa d’Aurélien. Ho-Ching, égale à lui même met l’ambiance Il y a du monde sur la piste de danse et nous nous éclatons. Encore une fois toutes générations confondues. Gordon nous remercie de notre venue, de même que l’équipe, et tous espèrent que nous reviendrons. Cela nous fait très plaisir.
Vendredi 4 février 2018, nous refaisons nos sacs à dos. Après le déjeuner, nous faisons nos au revoir à toutes ces belles personnes que nous avons rencontrées au cours de ces 2 supers semaines. Un dernier regard aux bâtiments si particulièrement décorés et nous prenons le bus. Même chemin qu’à l’aller, bus, train et nous arrivons à la gare de Taipei. D’ici, nous prenons la ligne direct pour l’aéroport. Nous sommes impressionnés par le hall magnifique où se trouve le train. Et le train aussi ! Tout neuf, moderne, il y a même le Wifi à bord. Dehors, il pleut autant que le jour où nous sommes arrivés. Elle aussi tenait à nous dire « A la prochaine fois ! » A l’aéroport, même démarche à chaque fois : enregistrement des bagages, passage de la douane et de la fouille. Et ce stress que le bagage ne soit pas aiguillonné dans la bonne soute d’avion. Puis attente. Nous aimons bien Taiwan, il y a cette même culture qu’au Japon et en Corée d’avoir de l’eau froide et chaude à disposition. Alors il y a juste à vider nos gourdes avant les contrôles et les remplir après. La montée dans l’avion est plus folklorique que celle au Japon. Les vietnamiens ont 14 bagages à mains chacun et ont dévalisé les Duty Free. Alors ils mettent leurs affaires partout : Un beau n’importe quoi. Espérons qu’il n’en sera pas de même dans leur pays. Nous décollons avec du retard.
Taîwan aura été une merveilleuse découverte. D’une certaine manière, c’est comme si tous les bons côtés de l’Asie d’extrême Orient était concentrés sur ce bout de terre. Sans parler de la grande gentillesse des taïwanais, des gens formidables. Nous disons au revoir à cette grande île qui nous aura offerte pleins de belles surprises.