Croatie – 1ère partie

La Croatie du 19 juin au 1er juillet : Zagreb – Plistviska – Sibenik – Trogir – Split – Hvar – Dubrovnik

Des montagnes à la mer Adriatique : une terre de beauté

Zagreb du 19 au 20 juin, la capitale tranquille

                  Comme nous vous racontions précédemment, nous sommes arrivés à Zagreb grâce à Igor (qui nous avait pris en stop à Belgrade après moins de 5 minutes d’attente). Nous profitons donc de la fin d’après-midi pour visiter la ville. La vieille ville se situe sur les hauteurs. C’est de là qu’on peut voir différents ministères et institutions du pays qui entourent l’église Saint Marc. Cela nous a beaucoup amusés car le palais présidentiel et le Parlement sont deux bâtiments coquets, et surtout d’une taille plutôt modeste. Seulement gardés par 2 policiers qui papotent. Ça nous change quelque peu de Paris ou de Budapest. Avant de continuer, petit rappel historique sur la Croatie. Ce pays n’a pas connu de réelle indépendance de 1102 à 1991. Comme la Serbie, la Bosnie-Herzégovine, la Slovénie, le Kosovo, la Macédoine, la Croatie a été rattachée à l’empire austro-hongrois, puis au Royaume de Yougoslavie dirigée par une monarchie serbe (après la 1ère Guerre mondiale), enfin la Yougoslavie de Tito (après la 2nd guerre mondiale). La plupart des îles et la côte ont aussi appartenu à la République de Venise avant d’être rattachées l’Empire Austro-Hongrois. Les années de guerre au début dans les années 90 ont fait de gros ravages. Beaucoup de villes ont été bombardées, il y a eu des pertes humaines et aussi patrimoniales (de nombreux bâtiments anciens ont été gravement endommagés mais aujourd’hui reconstruits).

                Par ailleurs, la forme du pays est originale : un croissant avec plus de terres au nord et qui longe la côte en descendant à l’ouest. Cela donne des régions très contrastées selon les différentes influences historiques et géographiques. Notamment, la vieille ville de Zagreb nous inspire une Autriche miniature. Voir même d’une certaine manière Lyon par ses grandes places. Nous nous promenons tranquillement dans les rues, appréciant le soleil de fin de journée. Nous montons dans la tour de Lotrscak. Datant du 13ème siècle, elle est l’un des plus vieux bâtiments de la ville. Auparavant, la cloche servait à annoncer la fermeture des portes de la ville chaque soir. Depuis 1876, pour que toutes les églises sonnent en même temps, tous les jours à 12h est tiré un coup de canon (Incroyable;D). Canon qui a du être changé avec le temps, la ville s’agrandissant, il a fallu progressivement allongé la distance de tir. Par ailleurs, un artificier a officié pendant presque 45ans (1928 à 1973). Sur la même place que du Parlement, c’est l’église Saint-Marc qui arbore un toit de tuiles peintes représentant le blason de la ville, de la Dalmatie et de la Slavonie (régions du pays), et du pays. En quittant la place, nous remarquons une flamme dans celui-ci. Inquiets nous la signalons à un agent en poste : « What do you mean ? » « The flamme ! » « Ah ! It is normal, that is the gaz ! ». Ahhh, les lampadaires combinent gaz et électricité. En repartant, on se dit vraiment qu’on est parfois « trop français », à toujours trouver la petite bête et la signaler.

             Nous redescendons pour explorer les rues de la ville basse, plus dynamique. Zagreb est une ville où la culture est importante : 20 musées, 10 théâtres et 50 bibliothèques. Nous sommes plutôt rassurés, nos premiers contacts avec les croates sont supers, la ville est chouette, cosmopolite et cela contraste avec les échos des personnes qui nous avait dit que les croates étaient peu appréciables. Ou de la première venue d’Aurélien en Croatie. Sur cette bonne note, nous rentrons nous coucher à l’auberge de jeunesse.

Les lacs de Plitvicka du 20 au 23 juin, merveilles de la nature

                Le mardi 20 juin, nous prenons un bus qui nous emmène à Plitvice. Très célèbre pour la couleur de leur eau, la Croatie a 2 principaux parcs nationaux composés de lacs et cascades. Le parc de Plitvicka est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Le parc se compose de 16 lacs qui se déversent les uns dans les autres par de nombreuses cascades. L’endroit attire beaucoup de touristes du monde entier, nous réservons une Sobe (chambre chez l’habitant) à 16 km des lacs car tout est complet ou cher. Ce que nous ignorions (enfin avions trouvé des informations contraires), c’est que c’est très mal desservi en bus et c’est la pleine campagne. Nous arrivons dans la ville principale d’à coté, Korenica, là où le bus nous arrête. Nous mangeons dans un restaurant où nous sommes les seuls, mais accompagné d’une belle vue sur les montagnes. Ensuite, après quelques coups de fil avec la propriétaire de la sobe, elle vient nous chercher en voiture. Nous nous installons et profitons de la tranquillité d’une chambre pour écrire l’article sur la Roumanie. Nous nous couchons tôt pour être en forme le lendemain.

               Le 21 juin, nous nous levons tôt afin d’aller voir les cascades avant la foule. Étant à 16km du parc national nous marchons d’abord jusqu’à la route principale, puis nous essayons le stop mais personne daigne ralentir. En route, on remarque qu’une dame vient se positionner au pied d’un lampadaire pour attendre. Coup de chance, la navette pour les employés du parc passe et s’arrête pour prendre une dame. Nous montons aussi l’air de rien. A 7h40, nous sommes dans le parc et c’est magique, il n’y a personne. Nous randonnons au milieu des lacs aux bleus translucides et cascades de couleurs magnifiques. Le parc de Plitvicka a une superficie de 300km2 et compte quelques 92 cascades. Il est interdit de se baigner pour préserver l’écosystème du lieu. Si la trempette est tentante, nous sommes ravis d’une telle mesure tant le les espaces sont propres et beaux. On sent que la nature est plus préservée ainsi. Si vous préférez la baignade mais aussi la foule le parc de Krka plus au centre du pays est pour vous. En venant tôt ou tard il y a peu de monde. Surtout qu’il y a tellement de sentiers, on peut facilement s’éloigner des foules. Les yeux dans ces merveilles naturelles, nous déambulons. Nous croisons pleins de petites libellules bleues, même un lézard plutôt de grande taille. Les arbres échoués dans l’eau, blanchis par le temps, sont comme des monstres aquatiques aux formes inquiétantes et originales.

                  Après avoir exploré la partie supérieure composée de petites successions de lacs et cascades, où la végétation de verts éclatants jouent de contraste avec les nuances cristallines de bleu, nous prenons le bateau pour traverser le plus grand des lacs. Il y a beaucoup de poissons, et même quelques beaux spécimens en taille. De l’autre coté, se trouve une très grande cascade, très impressionnante. Nous profitons d’un coin d’ombre pour pique-niquer sur les bords du lac. Les canards, fins goûteurs des mets humains, viennent nous voir afin de s’assurer si par hasard nous n’avions pas du pain en trop. Ils recommencent leur manège dès que de nouveaux venus s’installent. Ils sont peu farouches et arrivent à leurs fins à chaque fois à coup de minauderies aviaires. Nous continuons notre visite. Nous longeons des passerelles de bois, chemin de bords de falaises qui bordent une eau d’une incroyable couleur. Le bleu est fascinant qu’on s’est même poser la question s’il n’avait pas mis un produit pour le rendre si beau. La succession des lacs d’une couleur époustouflante s’enchaîne et on ne s’en lasse pas. Des marches dans la pierre traversent des grottes de chauves-souris et nous permettent de rejoindre la cime de la falaise. Nous suivons le chemin aménagé. D’en haut le spectacle prend une nouvelle dimension, la magie du lieu comble la soif de baignade. L’escarpement blanc des falaises qui plongent dans les eaux turquoises est incroyable. En plus, les passerelles de bois ne dénaturent pas le paysage. Nous redescendons ensuite à la cascade principale, qui attire aussi la plus grande foule, l’eau y chute en plusieurs grosses tresses d’eau. D’en bas c’est très beau. Pour le retour, nous prenons la ballade qui longe le grand lac où nous ne croisons presque personnes. Nous n’avons qu’un conseil : si vous venez en Croatie c’est à ne pas manquer ! (Et de venir tôt pour les premières lueurs du jours ! ;D)

Plistviska

             Le lendemain (22 juin), nous finalisons l’article sur la Roumanie et en fin de journée, nous nous promenons aux alentours de notre sobe. Nous ne passons pas une deuxième journée au lac car l’entrée est payante et nous essayons de respecter un budget plutôt serré si nous souhaitons arriver en Nouvelle-Zélande.

        Le 23 juin : Nous partons de Plitvicka pour rejoindre Sibenik quelques 180km plus au sud sur la côte. Nous essayons d’abord le stop… mais pas très longtemps car ça ne fonctionne pas vraiment. On nous avait prévenu, les croates sont comme les italiens serviables mais pas pour tout. Seul un van avec un couple d’allemands s’arrête mais ils vont dans la direction opposée. Nous marchons sous un soleil de plomb pour rejoindre la ville d’à coté et prendre le car. Ce trajet sera folklorique ! Le conducteur comme celui qui vend les tickets sont peu attentionnés voir dangereux. Ils doublent toutes les voitures, nous secouent comme ce n’est pas pas permis sur les routes sinueuses de montagnes. A une station, ils réussiront même à repartir sans une des passagère qui était partie aux toilettes (ils ont failli faire pareil pour moi mais Aurélien leur a signalé mon absence). Ils feront demi-tour pour aller la chercher en engueulant le garçon assis à coté d’elle et qui avait signalé son absence. Mais après cela nous sommes quand même bien arrivés à Sibenik après 4h de bus. Sibenik est une petite ville sur la côte. Nous sommes accueillis par le chaleureux sourire de la copropriétaire des lieux. Il y a une machine à laver gratuite dont nous profitons immédiatement (pour une fois qu’on ne lave pas nos vêtements à la main). Notre auberge est à deux pas du port, sur lequel le soleil se couche et où nous passons notre dîner en terrasse.

Sibenik : du 23 au 25 juin, la vieille ville pleine de charme

                Lundi 24 juin, nous visitons Sibenik. Très belle ville au bord de la mer Adriatique qui a gardé son charme d’antan. Elle a été vénitienne de 1412 à 1797, ce qui lui vaut une très belle architecture de la Renaissance. Son charme est aussi moyenâgeux, avec ses dédales de rues très étroites et très sinueuses. Sans omettre ses très nombreux escaliers qui rythment les rues. La cathédrale Saint-Jacques est magnifique et a d’ailleurs servi de lieu de tournage à la série Game of Thrones (comme beaucoup de lieux en Croatie). Notamment son baptistère, qui est une petite pièce circulaire dont le plafond est sculpté de visages d’enfants et d’anges. Deux portes s’ouvrent sur l’extérieur. De dehors, elle est identifiable car tout autour sont sculptés les visages de 71 enfants et adultes qui vivaient en 1441 dans la ville. Elle a été en partie détruite lors des bombardements de 91 et fut restaurée pendant 7 ans. Son dôme et la nef centrale étaient à l’origine sans mortier, mais lors de la reconstruction ils ne sont pas parvenus à réemployer la technique originale. Nous en profitons pour la dessiner, ses différents volumes géométriques sont un petit défi.

 

              La côte de Dalmatie a toujours été prospère grâce au commerce, arts et culture. S’y succèdent des villes plus ou moins petites, mais toutes très belles avec des bâtiments magnifiques. Et comme je vous l’écrivais plus haut, sur la côte et les îles l’architecture est très différente du nord. Ici les façades sont blanches et font penser à l’Italie. Après un déjeuner à une terrasse ombragée, nous continuons à arpenter les rues et ses multiples marches. En fin d’après midi, nous allons nous baigner car la plage est à 5 minutes du centre. Nous goûtons à notre première plage de cailloux (mais soyons positifs au moins pas de sable dans les affaires :). Le soir, nous mangeons à l’auberge de jeunesse, qui est tenue par l’adorable croate. Nous lui donnons à peine 30 ans. Elle est vraiment gentille et pleine d’énergie. Elle nous apprend qu’elle vient de finir un master de philosophie et d’italien. Elle va commencer un doctorat en journalisme. Elle a acheté l’auberge avec sa collègue il y a tout juste un an et est mère de 2 enfants. Nous sommes très impressionnés !

Le 25 juin : Sibenik – Trogir – Split

                 Le mardi 25 juin, nous nous levons tôt pour prendre le bus afin de rejoindre la petite ville de Trogir. Elle se situe un peu plus bas sur la côte. Nous arrivons vers 10h30 et déposons nos bagages à la conciergerie de la gare routière. Trogir est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997. Mélange d’architecture de différentes époques, parfaitement préservée, elle est un lieu touristique très prisé. Nous avons un peu l’impression d’être dans le sud-est de la France. Toutes les rues sont composées de terrasses et de boutiques. Mais on ne peut pas dire que ce n’est pas joli. Les rues sont blanches et pavées comme les façades. Un canal la sépare du continent ce qui lui donne des allures de petite Venise. D’ailleurs la première chose que nous avons vu avant de rentrer dans la ville était une gondole vénitienne stationnée au milieu de bateaux. Nous découvrons la ville de rue en rue pour enfin longer le port. Les vieux se baignent. Il y a des bancs tout le long c’est très tranquille. Nous mangeons une sorte de wrap, c’est une demi pizza roulée avec des légumes dedans, c’est très bon et copieux.

                Nous retournons à la gare routière prendre un bus pour Split, grande ville portuaire un peu plus au sud. Après une bonne heure de trajet, nous arrivons. Nous déposons nos sacs à l’auberge de jeunesse et allons visiter la ville. Split est la capitale économique de la Dalmatie. Toute blanche vêtue comme ses voisines, on sent qu’elle a en plus un héritage romain plus important. Notamment très célèbre pour les restes du palais de l’Empereur romain Dioclétien. L’histoire de Split commence vers environ 300 après J-C. Quand l’empereur s’installa dans le palais qu’il avait commandé aux architectes Filotas et Zotikos après s’être retiré de la politique. On peut aujourd’hui voir de nombreux vestiges du palais. Nous visitons ce qui étaient les fondations du palais et différentes salles de stockage très bien préservées. Elles se situent sous l’actuelle ville. C’est un peu glauque et humide mais ça nous amuse beaucoup comme ambiance. Comme d ‘autres lieux dans Split, ça a aussi servi au tournage de Game of thrones.

              Le lendemain, nous profitons de la matinée pour visiter la ville et la cathédrale car nous avons un bateau l’après midi pour aller sur l’île de Hvar. Le centre historique de Split est très riche et différentes époques se côtoient. La place principale ressemble à la plèbe à l’époque de la Rome antique avec ses marches descendant sur une place rectangle longé d’un péristyle. Derrière celui ci, la cathédrale Saint Domnius. Construite sur le mausolée de Dioclétien, elle fut construite au VIIème siècle et reste inchangée jusqu’à aujourd’hui. Seul le clocher a été ajouté, ce qui en fait un des plus vieux monuments catholiques original. Nous montons pour admirer la vue d’en haut mais nous déconseillerons les personnes ayant le vertige de le faire. Aurélien, pourtant friand de ce genre de point de vue, a eu du mal à redescendre. Pour se remettre de nos émotions, nous nous asseyons pour dessiner la place. Puis nous retournons chercher nos sacs à l’auberge pour embarquer sur le bateau en direction de Hvar. Et je vous raconterais la suite de nos belles histoires croates dans un autre article !

Split

La suite au prochain épisode…