Slovénie

Slovénie – du 1er au 4 juin.

A LA Découverte DE LA Tranquillité

 

                         Après notre première nuit à Ljubljana, nous avons pris notre petit-déjeuner avec Ricardo. Comme je vous le racontais précédemment, c’est un chilien qui fait un tour d’Europe en vélo. Nous nous lions rapidement d’amitié avec lui. Il a une énergie très communicative. Le surnom de son vélo est la Biesta Négra ! (la bête noire) Nous rencontrons aussi Djordje qui est bosniaque et nous invite à passer dans sa ville Banjaluka, au nord de la Bosnie-Herzégovine. Ça tombe bien, c’est sur notre futur itinéraire ! Nous partons ensuite à la découverte de la capitale slovène. Pour ma part, c’est une découverte. Aurélien était déjà venu une fois et avait beaucoup apprécié la quiétude de la ville. Ljubljana est une petite capitale. Le centre ville évoque plus une ville de province française qu’une métropole. Le centre est majoritairement piéton et il y a beaucoup de gens à vélo. D’ailleurs les pistes cyclables sont sur les trottoirs et on n’est pas habitués. Les rues sont jolies et les gens sont très gentils. Nous allons voir Metelkova qui est un quartier autogéré, genre de friche urbaine et artistique. Il y a des sculptures et des peintures partout.

                           Nous visitons le centre ville, nous en profitons pour acheter des fruits et légumes au marché. Puis nous retournons à l’auberge cuisiner. L’après-midi, nous découvrons les rues commerçantes du centre ville et à notre grande surprise il n’y a pas de grandes chaînes (Zara, H&M…) mais seulement des boutiques d’artisanats ou de petites marques. Nous apprendrons plus tard que les panneaux publicitaires sont interdits également. Héritage du communisme ? En tout cas, la ville est plus belle ainsi. La vie semble s’écouler tranquillement comme son fleuve.

            En parlant de communisme, nous commençons à grimper la colline pour aller au château. Au détour d’un rue, nous tombons sur une sorte de petit musée familial sur l’ex-Yougoslavie. Petit rappel historique : La Yougoslavie était un ancien État d’Europe du Sud-Est. Il regroupait les actuels pays de la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie, la Macédoine, ainsi que le Kosovo. La Slovénie est indépendante depuis 1991 (10 jours après la Croatie). Le propriétaire de cette curieuse collection nous explique que durant le règne de Tito la Slovénie avait quand même des échanges avec l’Autriche pour notamment acheter des produits qu’on ne trouvait pas en Yougoslavie (chocolat, banane…). La mère de Tito était slovène et son père croate. Mais Tito s’est toujours dit yougoslave et prônait une grande nation. Tito est né en 1892, durant la deuxième guerre mondiale il était dans la résistance communiste. En 1945, il accède au pouvoir et fonde le régime communiste de Yougoslavie. Il la dirigera jusqu’à sa mort en 1980 (parti unique et pas d’élections). Nous apprenons qu’il menait une politique indépendante de l’URSS, ce qui lui a valu une rupture avec celle-ci en 48. Nous apprenons aussi qu’à l’époque il y avait beaucoup d’entraides entre les gens. Les week-ends, il y avait des stages volontaires (on a pas trop su si c’était pas un peu des travaux forcés…) pour construire des bâtiments dans le but de rapidement doter le pays d’infrastructures. Dans les années 80, la Slovénie avait les meilleures infrastructures de la Yougoslavie notamment pour les soins. C’est pour cela que Tito, lorsqu’il tomba malade, a été emmener à l’hôpital de Ljubljana. En 1984, Sarajevo a accueilli les Jeux Olympiques d’hivers avec 49 participants. Après ce petit tour en ex-Yougoslavie nous grimpons jusqu’au château pour découvrir la ville d’en haut. Nous redescendons puis nous retournons à l’auberge pour manger et nous coucher tôt afin d’être en forme pour le lendemain.

                     Aujourd’hui (samedi 3 juin) c’est notre premier jour d’auto-stop ou quelqu’un nous prend en auto-stop ! Et oui, là encore les slovènes se montrent très gentils et prêts à aider. Nous partons à pieds de l’auberge pour aller sur la route qui mène vers la Hongrie. Notre but est d’aller à Budapest en 2 jours. Une suédoise vient nous expliquer qu’il faudrait aller à l’embranchement de l’autoroute pour trouver un co-voiturage. Quelques mètres après un monsieur d’environ 60 ans nous emmène justement à cet embranchement. Nous attendons assez longtemps puis en nous déplaçant plus proche de l’embranchement quelqu’un nous fait signe sur un parking à coté. Un homme de 50 ans nous dit qu’il va à Maribor (la 2ème ville du pays, qui se trouve sur notre route) et qu’il peut nous emmener. Nous apprenons qu’il s’appelle Goran, nous n’avons pas compris sa profession sauf qu’elle a un lien avec l’école…

                    Sur la route, nous en apprenons encore plus sur l’ex-Yougoslavie. Goran nous dépose à la gare de Maribor. Nous nous asseyons sur un banc dans un parc pour manger le taboulé que nous avions cuisiné la veille. Puis nous marchons pour essayer de reprendre l’autoroute pour aller à Budapest. Mais nous ne sommes pas sur la bonne route. Une voiture s’arrête en nous demandant si nous allons vers Murska Sobota (qu’on avait écrit sur notre ardoise) Et elle nous propose de nous déposer à coté de l’autoroute. Vraiment très gentille, cette femme souriante d’environ 35/40 ans a aussi pratiqué beaucoup l’auto-stop (elle est allée jusqu’en Écosse plus jeune). Cela l’amuse d’embarquer deux français à son tour. Nous essayons l’auto-stop avant la bretelle d’autoroute mais peu de voiture passe et aucunes ne va dans notre direction. Après une longue attente avec le soleil nous décidons de retourner vers Maribor. Traversant la route, dès la première voiture quelqu’un s’arrête et nous dépose dans le centre.

                         Nous revoilà assis sur le même banc qu’il y a quelques heures en face de la gare. Nous décidons de prendre une guest-house pour la nuit et de reprendre notre trajet le lendemain. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines, la guest-house (chambre d’hôte) que nous souhaitons est à plus de 2 km du centre. Nous avons déjà beaucoup marché et nous rêvons d’un lit et d’une douche. Arrivés à destination, nous trouvons difficilement l’entrée, pour finir dans un salon improbable, où des gens sont en train de réserver aussi leur chambre autour d’une table à manger. Quand nous avons poussé la porte, nous avions cru nous être trompés et être par inadvertance entrés dans la maison de quelqu’un. Mais non, c’est la bonne adresse ! Situation improbable, nous nous retrouvons en train d’attendre dans le salon de quelqu’un, le fils en fauteuil roulant devant la télévision avec le son assez fort, du bazar partout, plusieurs lits dans la pièce qui sert de salon, salle à manger, chambre et bureau pour le patron des lieux.

                     Les personnes avant nous partent. Nous nous asseyons à la table, donnons nos passeports et la révélation : Nous sommes français !!! Nous avons le droit à « LePen is goot ! Macrone bad…Gross problem. Euvropa bankroute » Ok…..Alors, l’ambiance est chelou, le mec aussi, le tout n’inspire pas confiance, et il nous dit que Le Pen c’est bien ! Euh….nous avons envie de partir en courant…. Mais nous n’osons pas. Nous lui disons « Le Pen pas goot » ça le fait rigoler. Après avoir tout noté, non sans difficultés et avec beaucoup d’application, Ernest (et oui, il se présente et nous trouve sûrement sympa) nous propose de boire du vin… Les personnes avant non pas eu ça… Et s’est parti pour la tournée de piquette faite par lui même sur ses vignes de 5 hectacres, qu’il nous ressert dès que le verre est vide. En fait, un de ses fils (qui a notre âge) a étudié à Paris l’économie. Il compatit pour le prix des loyers et la vie cher. Il rajoutte «  Here, commounichtes ! Britain goot ! Trump goot ! Euvropa bankrout ! Frecnh people goot, Macrone not goot ! ». Après une conversation particulière, car il ne parle pas bien anglais mais plutôt allemand, nous pas slovènes, nous le quittons pour rejoindre notre chambre. Il nous offre une bouteille de vin blanc ! (riesling slovène de 2008) Bon la chambre est en faite un minuscule appartement avec cuisine. Le tout est un peu sale mais nous sommes tellement fatigués que nous nous endormons de suite.

                        Dimanche 3 juin, nous repartons en stop de Maribor dans l’idée d’arrivée jusqu’à Budapest avant le soir. Une voiture avec un couple (Eriejka et Guru) de notre âge, nous emmène jusqu’à Murska-Sobota qui est la grande ville après Maribor. Vu que c’est dimanche, ils vont voir leurs familles. Ils nous déposent à une station essence sur l’autoroute. Nous allons voir des gens pour voir si quelqu’un va en Hongrie. Une famille (nous ne sommes pas sûrs qu’ils soient vraiment de la même famille) de moldaves veut bien nous emmener. L’un d’entre eux parle italien, Aurélien leurs explique le projet. Leur seule question est de savoir si Aurélien n’est pas syrien. Sur notre carte du monde (où est noté notre itinéraire) nous leurs montrons le Portugal ce qui explique qu’Aurélien soit mate de peau. Il faut dire qu’avec les heures passées au soleil à attendre pour l’auto-stop, il est marron foncé le crétin (et en plus il n’a pas tondu sa barbe):D  ! Ils vont jusqu’en Moldavie et peuvent nous déposer à coté de Budapest. Ils nous préviennent que leur camion a des problèmes. Cela nous va et nous voilà à l’arrière d’un vieux mercedes rouler en direction de Budapest en compagnie de Jiovanni-Baptiste (qui conduit), Grégory et d’un autre homme et d’une femme (qu’on suppose être la femme de Jiovanni. Ils ne parlent pas anglais, seul Jiovanni parle italien.

                          Ils parlent entre eux, sans être gênés de notre présence. Nous roulons moins de 100 km et voilà que nous tombons en panne. Il se gare sur la bande d’arrêt d’urgence. Nous nous inquiétons un peu mais au vu de la réaction de la femme (elle se réveille, regarde ce qui se passe, lève les yeux aux ciels et se rendort), nous déduisons que ça arrive souvent ! Les 3 hommes sortent du camion. Jiovanni enfile son petit gilet orange et met le triangle, les 2 autres bidouillent le moteur, puis débranchent les câbles du calculateur, bidouillent sous le tableau de bord, rebranchent. Et après 15 minutes, nous voilà repartis. Peu de temps après nous nous arrêtons à une station essence pour qu’ils prennent un nouveau café. Nous nous posons la question si nous ne nous arrêtons pas là afin de trouver une voiture qui aille dans Budapest. Et afin d’éviter une panne qui nous bloquerait sur l’autoroute. Mais Jiovanni insiste en nous disant qu’il nous déposera à coté de Budapest. Nous remontons, et quelques kilomètres plus tard nous revoilà en panne sur la bande d’arrêt d’urgence… Je regarde Aurélien « J’avais raison… » nous aurions peut être dû écouter mon intuition. Mais après la même routine de bidouillage, nous repartons. Ils nous déposent à la station essence à coté de Budapest. Avant de les quitter, nous leurs offrons la bouteille qu’Ernest nous avait donné pour les remercier.

                       A la station essence, nous n’avons pas du tout le même accueil qu’en Slovénie. Les hongrois ne veulent même pas nous parler et nous font signe de loin de ne pas les importuner. Sauf que nous sommes à 20km de Budapest. L’employé de la station essence nous dit que Budapest est joignable des 2 cotés, d’autres personnes nous le disent que c’est de l’autre coté (en faite nous sommes à équidistance de 2 sorties d’autoroutes qui vont à Budapest). Nous demandons à l’employé de la station comment aller à la station service de l’autre coté, il nous répond en taxi….OK ! Bienvenu chez des gens chaleureux !!! Nous voyons la vieille route qui longe la station, nous quittons la station essence par la cambrousse en se disant qu’il y aura bien un pont plus loin. En effet, 500m plus loin, il y a un pont et une petite route. Nous le baptisons le « Pont de l’espérance ». Dessus, venant d’en face, nous croisons un scooter.

                             Nous voilà à la station essence de l’autre coté ! Nous allons voir les gens qui se révèlent plus accueillant. Mais eux aussi nous disent que c’est dans l’autre sens Budapest… En fait des 2 cotés nous avons affaires à des gens qui arrivent de Budapest et qui vont quelque part et non qui vont dans Budapest. Seuls des jeunes nous proposent de nous emmener mais sont déjà 4 et il ne reste qu’une place. Nous retournons au pont pour prendre la route d’où venait le scooter. Nous décidons de marcher jusqu’au village le plus proche. Dans celui-ci, dès la 2ème voiture, une femme nous prend en stop et nous emmène à l’arrêt de bus (Aurélien à l’arrière sur un siège enfant). Un jeune (sûrement un lycéen) attend le bus, avec nos deux mots hongrois (bonjour et merci) nous engageons la conversation pour savoir à quelle heure passe le bus. Il parle un peu anglais. Nous lui demandons comment aller du bus à l’auberge de jeunesse dans Budapest. Il nous explique qu’il faut prendre le métro et qu’il y a un changement. Il regarde sur son téléphone où nous allons et nous dit qu’il va à une fête pas très loin de là. Nous faisons donc le trajet ensemble. Il est vraiment très gentil et à l’air content de nous aider. 1 bus et 2 métros plus tard. Nous voilà arrivez à Budapest ! Défi réussi nous avons fait 350km en stop.

                         Pour finir cet article et revenir sur la Slovénie, de notre court séjour, nous avons la même impression : les slovènes sont vraiment très accueillants et très gentils. Très ouverts sur l’Europe (excepté Ernest). Ils sont toujours prêts à vous aider. Cela vaudra le coup de revenir plus longtemps afin de découvrir un peu plus ce pays notamment ses montagnes et sa nature magnifique (70% du pays est couvert de forêts). Ce qui nous a aussi beaucoup marqué, c’est la volonté du pays d’être respectueux de l’environnement et la société. L’écologie y est très importante, comme nous l’ont appris Goran, Eriejka et Guru. Ljublijana a déjà était élue capitale verte de l’Europe, dans les villes nous avons remarquer que même dans la rue il y a le tri sélectif, les villes sont propres. Les gens sont beaucoup en vélo et respectueux de la nature. Nous vous conseillons de découvrir ce pays méconnu et pleins des belles choses !