Théâtre – Chine
Samedi 10 juin 2017 – Festival international de théâtre de Sibiu – Fabrica de la Cultura
De Zou Jingzhi – Mise en scène par Ren Ming – Par le Beijing people’s art theatre
Voici un petit résumé que nous avons trouvé de l’histoire jouée durant le spectacle :
L’histoire a lieu à la ville de Yan dans le comté de Yuyang lors de la dynastie des Tang. Zhang Ying est un officier militaire junior dont la femme a une liaison avec un jeune homme appelé Feng Yan. Une nuit, Zhang rentre à la maison ivre. Sa femme cache Feng en toute hâte sans se rendre compte que Zhang s’allonge sur la coiffure de Feng, qui est posé sur le canapé. En essayant de s’échapper, avant de partir Feng fait signe à la femme de Zhang de lui apporter la coiffe. Elle se dirige vers le coté de Zhang. À défaut de voir la coiffe sous Zhang, elle comprend mal le signal et pense que Feng veut tuer son mari avec le sabre accroché à la taille de Zhang. En sortant furtivement l’épée, elle le confie à Feng, qui ne s’attend pas à ce que la femme lui passe un sabre parce qu’il veut simplement fuir avec son chapeau. “Ce que je veux, c’est ma coiffe, mais tu me passes une épée”, pense-t-il. Quel est l’intérêt d’aimer une femme si cruelle? Incompréhension entre les personnages. Il tue la femme avec l’épée.
La scène se déroule dans un intérieur typique chinois, avec murs en papier et porte coulissante. Tout le spectacle se passe sur une plate-forme qui tourne. Après avoir joué la scène dans un style traditionnel, les acteurs s’arrêtent. Ils interrompent l’action, c’était une répétition. L’actrice ne trouve pas à son goût la fin. Elle souhaite la changer. Ils essaient ensuite que Feng tue le mari. Puis ils essaient une autre fin où il se suicide. Ensuite ils essaient que ce soit elle qui tue le mari. Puis une autre version où Feng tue le mari et la femme. En somme, toutes les solutions y passent avec à chaque fois la dramaturgie sur ce que cela raconte. Nous n’allons pas vous cacher que le théâtre qui réfléchit sur lui même est un peu dépassé pour nous occidentaux qui avons beaucoup joué sur ces codes les 50 dernières années. Par contre ce qui est très remarquable dans ce spectacle est la manière dont les acteurs passent d’un style de mouvement commun à celui très stylisé et chorégraphié du théâtre chinois. Par exemple, à chaque fois que Feng doit tuer il refait la même série de mouvements stylisés qui signifie qu’il va tuer. Passionnant à voir à la fois comment ils parviennent à répéter leurs gestes, et la manière dont le théâtre chinois est très codifié, repose énormément sur le geste signifié plutôt que l’action.
Voici 2 photographies que nous avons trouvé d’un autre spectacle de la compagnie pour vous donner une idée de l’esthétique de la pièce: