Du 18 au 20/05 Italie, Milan : première étape hors la France
De Lyon, nous devions établir une première étape en Italie. Milan est l’élue. Quand je vivais à Rome, fin 2011, les romains me décrivaient Milan comme la Paris italienne. Des gens pressés, pas forcément sympathiques, avec une vie qui s’articule autour de la mode et de la finance. Milan c’est le cœur économique du pays. Pour nous, ce sont aussi deux lieux aux noms magiques dans le spectacle vivant : La Scala pour l’Opéra, il Piccolo Teatro pour le Théâtre.
Nous avons choisi de rejoindre Milan par co-voiturage (car nous partions tard de Lyon, suite à un dernier rendez-vous chez le dentiste pour Aurélien). Tout s’est passé tranquillement. Après avoir rejoint Porta Garibaldi, gare centrale de Milan, nous nous sommes dirigés vers le B&B.
En sortant, surprise, les tramways sont très semblables aux célèbres tramways de la ligne 28 de Lisbonne. Le même phare centrale, le même jaune et blanc, le même charme mécanique d’une ancienne machine (ils ne sont pas tous ainsi). Premières questions aux italiens et deux bonnes nouvelles: les milanais sont comme la majorité des italiens, bienveillants et gentils pour vous aider. L’autre, mon italien est resté d’un niveau suffisant pour être compris et formuler les questions.
Après avoir rejoint le B&B où nous dormons, nous sortons manger, notre premier repas italien sera … chinois. Très bon par ailleurs. Puis on se promène, on passe devant une cour d’immeuble où un mini-concert est donné. On continue, de nombreux milanais de tous âges et tous horizons nous surprennent à sortir en vélo se balader. Il faut préciser que nous logeons dans le quartier chinois de Milan.
Le lendemain nous sommes réveillés par les premiers tramways. 4h30, c’est plus tôt que ce qu’on pensé… Tant pis. Douche, petit déjeuner et premier pas dans la ville lombarde sous la pluie. Nous suivons les rails du tramway pour rejoindre le fameux Duomo (Dôme), monument majeur de la ville.
En chemin, nous bifurquons pour un parc. Puis nous reprenons notre chemin, nous traversons la cour du Castello Sforzesco, l’immense forteresse de Milan érigée dès 1368 par la volonté de Galeazzo II Visconti. C’est au XVème siècle que le Duc de Milan augmenta sa taille qui donne aujourd’hui des murs de briques très imposants.
A la sortie, nous poursuivons sur la via Dante, rue piétonne principale et marchande de la ville qui s’avance jusqu’au Duomo. C’est vers le fond de celle-ci que nous tombons sur une porte simple, avec écrit en led au dessus Piccolo Teatro.
Il Piccolo Teatro a été le premier théâtre public construit en Italie en 1947, dirigé initialement par Georgio Strelher, Paolo Grassi et Nina Vinchi. Leur volonté a été de rendre le spectacle vivant de qualité accessible à tous « Teatro d’Arte per Tutti » , le lieu a eu un important rayonnement dans la création théâtrale, notamment les mises en scènes de Strelher. Ce dernier est également à l’origine au début des années 90 de l’Union des Théâtres de l’Europe, afin de permettre aux spectacles une meilleure circulation, et faire du théâtre un lien entre différentes cultures.
Par contre, impossible de trouver l’entrée et les milanais ne semblent pas mieux renseignés. De toute façon il n’y avait plus de places pour le soir même. Nous mangeons notre première glace, nous nous arrêtons sur une petite placette pour faire une pause dessin. C’est un moment de respiration dans la journée, en dehors de la foule.
Nous reprenons vers le Duomo, la Cathédrale de la Nativité de la Sainte Vierge, qui est le monument phare de la ville. Nous parvenons à la Piazza Mercanti d’où s’élève le bâtiment, colosse monumental. Sur le plan architectural, c’est une orgie pour toutes les mesures. Le bâtiment commencé à la fin du XIVème siècle (achevé 500 ans plus tard…) est haut de plus de 108,5m, long de 158m, 135 flêches, 3159 statues (dont 2245 à l’extérieur, si si on a compté :), 96 gargouilles, 52 colonnes intérieures…et de nombreuses centaines de visiteurs ! Pour cette dernière raison nous n’avons pas pu faire l’intérieur. Mais l’extérieur est incroyable, tout est superbement bien réalisé et il faudrait bien du temps pour tout voir.
Ce qui à Barbara et moi nous a le plus fasciné est la porte centrale, probablement dédiée à la Vierge. Le bronze est d’une précision et d’une profondeur picturale saisissante. Un sentiment mortuaire s’en dégage, à la fois fascinant et terrifiant, ciselé et presque en mouvement, dont le bronze renforce la puissance.
Mais un autre monument nous attendait : la Scala. Du Duomo, nous sommes passés par la Galeria Vittorio Emanuele, grande galerie avec verrière. Arrivés sur la place de la Scala , nous cherchons l’édifice. Nous en connaissions l’image de la salle, mais pas sa façade extérieur. Maintenant nous savons pourquoi, le bâtiment est très simple, de taille normal et sans réel faste qui le distingue d’un autre. Nous ne sommes pas dans la même catégorie des façades de l’Opéra de Vienne et l’Opéra Garnier.
Nous visitons le lieu, si l’extérieur est décevant, la salle intérieure vue depuis un balcon est à hauteur de ses lettres de noblesse. Mêlée de rouge éclatant et de dorures, la salle est majestueuse. Elle s’élève sur quatre étages pour le public, contenant quelques 3000 places. Sa construction a débuté au XVIIIème siècle, mais c’est Toscanini (célèbre chef d’orchestre italien) après la première Guerre mondiale qui y installe un orchestre et des chanteurs permanents. Pendant la période mussolinienne, il trouve refuge aux USA, mais revient à la chute du fasciste.
La Scala accueille alors dès les années 50 de très grands œuvres de l’Opéra et des metteurs en scènes du monde entiers. Dans le musée nous voyons différents instruments, dont un piano ayant appartenu à Giuseppe Verdi et une exposition consacrée à Toscanini.
A la sortie, nous poursuivons sur la via Brera, c’est la rue des beaux objets, comme des boussoles, des parfums, bijouteries. Avant de rentrer nous mangeons au restaurant, enfin je goûte le Risotto alla milanese (avec du Safran). Aux sons des tramways, nous nous endormons.